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La lettre de l'Economie
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18 février 2013

Parler pour ne rien dire ( et penser le contraire...)

Ouahhh ! Je suis bluffé par cet article bourré de phrases à double sens ! http://www.boursorama.com/actualites/mario-draghi-bce-souligne-les-risques-d-une-longue-periode-de-taux-bas-eebdd734c3628500a97331e50af0d1c6. Tentative de décryptage :

Mario Draghi a insisté sur les risques d'une longue période de taux bas, ce qui est un premier aveu. C'est bien de sa part. Pour nous, rien de nouveau.

Puis il parle d'une abondance de liquidités... Tiens, tiens, finalement il arrive aux même conclusions que moi ( http://lettredamien.canalblog.com/archives/2013/01/20/26190937.html ) ! Ensuite Draghi reconnaît que "les faibles taux d'intérêt risquent d'affecter la capacité des épargnants et des investisseurs à générer des rendements". Mais heu... De qui parle t'il ? Quels épargnants voudraient une hausse des taux ? Idem pour les investisseurs ? Les actionnaires ou les entreprises, les investisseurs immobiliers et les investisseurs sur matières premières préfèrent des taux bas. En fait une hausse des taux n'arrangerait que les investisseurs sur livret A ( dont le taux a récemment été baissé ), ou les futurs acquéreurs d'obligations ( qui achèteront dans l'avenir des obligations à des rendements élevés mais avec le risque que les entreprises fassent faillite si les taux sont hauts et que la croissance est faible ), et c'est tout ! Les placements monétaires tireraient un très faible avantage d'une hausse des taux. Bref les épargnants et investisseurs dont parle Draghi ne représentent pas la totalité des citoyens, au contraire. A moins que Draghi ne pense aux rendements réels, c'est à dire admette que les rendements des divers placements ne soient grignotés par la forte inflation en perspective ? Mais je pense que Draghi, en toute sincérité, ne s'inquiétait que des investisseurs potentiels en obligations...

Par ailleurs, Draghi avoue que des taux d'intérêt bas et une abondance de liquidités encouragent la formation de bulles spéculatives ( hé bé, décidément Draghi a dû prendre des cours sur mon blog ! ), notamment dans l'immobilier... Sauf que, à part en France, on ne peut pas dire qu'on ait encore beaucoup de bulles immobilières. Toutefois si Draghi veut limiter la bulle immobilière, qu'il ne se gêne pas. On a vu ces dernières années ce que cela donnait, et du coup de nombreuses banques dans le monde verront d'un très mauvais oeil une élévation des taux d'intérêt ( et c'est un euphémisme ! ). En réalité Draghi a un temps de retard : la bulle immobilière c'était avant. La prochaine bulle est probablement ailleurs ( les obligations et les matières premières sans doute ).

Ensuite M. Draghi trouvait "très exagéré de parler de guerre des devises". C'est pourtant le cas même si cette guerre est une image.

Mais le clou du spectacle est que les représentants des pays du G20 se seraient engagés à ne pas procéder à des dévaluations compétitives de leurs monnaies et à "progresser plus rapidement ( NDLR : ce qui suppose que le processus avait déjà commencé... LOL ) vers des systèmes de taux de change davantage déterminés par les marchés" pour refléter les fondamentaux. Parce que là, on nage en plein fantasme ! Ça fait des années que ces pays empêchent aux marchés de déterminer les cours des devises. Et si çà devenait le cas, je peux vous assurer que cela ferait du grabuge. Pour preuve : que sont les "fondamentaux" ? Il y a du souci à se faire... En fait, il faut traduire que les banques centrales ( les "marchés" LOL ) finiront par déterminer les taux de change. Il y aura des dévaluations mais elles seront concertées et synchronisées. D'ici là je ne jure de rien...

"J'invite tout le monde à adopter une stricte discipline verbale. Moins on en parle, mieux ce sera" ! C'est à mourir de rire mais c'est typique de nos gouvernants : ne rien dire au citoyen et le prendre pour un imbécile, en espérant que cela résolve le problème !

Conclusion : contrairement à ce que l'on pouvait espérer, Draghi ne revient pas sur la rigueur. Mais ce n'est guère étonnant pour l'instant. Nous en reparlerons fin 2013. Il y a bel et bien un risque inflationniste ( c'est d'ailleurs probablement la raison pour laquelle Draghi demande encore de la rigueur et évite de parler de politiques de croissance...). Draghi n'a pas de solution. Sa seule réponse consiste en de belles promesses irréalistes, et surtout en une incitation au silence... Ça en dit long !

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