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La lettre de l'Economie
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  • Ce blog présente mes réflexions et avis personnels. Il n'est en aucun cas destiné à faire acheter ou vendre des produits financiers aux lecteurs. Mes prévisions, données à titre indicatif, n'engagent personne et ne sont pas des conseils financiers.
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15 janvier 2013

Recessflation ?

Je me rappelle, en 2007-2008, que divers spécialistes financiers, ainsi que moi-même, parlions d'un gros mot : la recessflation... Quelle est cette étrange bête qui suscitait à l'époque tant de moqueries ?

Vous connaissez maintenant l'inflation et la déflation. Normalement lorsque la croissance bat son plein, que l'argent est abondant et que le pouvoir d'achat des consommateurs augmente, il y a inflation, et lorsque la récession sévit, que les liquidités se font rares tandis que le pouvoir d'achat chute, il y a déflation.

Toutefois, nos "bonnes" banques centrales ont trouvé progressivement au cours du 20° siècle, depuis les années 20 jusqu'aux années 70, une méthode soi-disant géniale et imparable pour faire disparaître à jamais les cycles économiques, et en particulier les crises, tout en assurant la stabilité des prix. Et vous savez aussi désormais que cette méthode repose sur la manipulation des monnaies ( via les politiques de taux, de rachats d'obligation, d'augmentation de masse monétaire, etc. ). Ainsi, d'abord le Royaume-Uni en 1965, puis le reste des pays industrialisés dans les années 70 ont connu une nouvelle forme de crise économique : la stagflation, c'est à dire une période dans laquelle la croissance est faible ou nulle mais pendant laquelle les prix montent quand même. Cette histoire peut paraître invraisemblable aux personnes qui ne connaissent pas le principe de la planche à billets ( la création monétaire ou l'augmentation de la masse monétaire ) mais elle est une évidence pour tous les autres. En effet, dévaluer une monnaie permet de gonfler le PIB, les chiffres d'affaire, le recettes, le bénéfices, pour améliorer les statistiques économiques. Et dévaluer permet ( en théorie ) de rembourser plus facilement la dette. En contre-partie, dévaluer la monnaie fait monter les prix. En outre, les politiques Keynésiennes ( politiques de grands travaux de l'Etat, subventions, aides ) augmentent la dette et la charge de la dette, qui n'est déjà plus remboursable. Voir "pourquoi la crise ne fait que commencer ?" http://lettredamien.canalblog.com/archives/2012/03/08/23706489.html, "avis aux optimistes" http://lettredamien.canalblog.com/archives/2012/10/19/25370149.html, "qu'est-ce que le QE3 ?" http://lettredamien.canalblog.com/archives/2012/09/20/25149380.html, et tant d'autres articles de votre serviteur...

Pour résumer, en dévaluant les monnaies, on donne l'illusion que le PIB se stabilise, et donc qu'il n'y a pas de récession, mais en corrigeant les chiffres du PIB de l'inflation, on s'aperçoit que la croissance réelle est négative. Par exemple, de manière caricaturale, si mon PIB risque de baisser en termes réels de 2 %, je dévalue ma monnaie de 3 %. Donc les prix monteront, ainsi que mon PIB, et j'aurai une croissance apparente de 0 à 1 %. Néanmoins ce système fonctionne mieux quand l'économie est relativement saine. Car quand l'économie va mal, quand le pouvoir d'achat chute et que de toutes façons les consommateurs ne veulent ou ne peuvent plus acheter de biens superflus ( ou inutiles ), quand l'Etat lui-même ne peut pas, quand les investisseurs ne veulent plus investir, dévaluer la monnaie ne soutient presque pas la croissance. Par contre dévaluer soutient les prix ( qui dans le contexte actuel auraient dû en théorie chuter ).

Ainsi, nous sommes dans une situation étrange en Occident, car nous sommes en récession sur le plan économique mais les prix sont presque stables. L'inflation provoquée par la dévaluation monétaire et par conséquent par l'augmentation du pouvoir d'achat des pays dits "émergents" ( l'inflation des prix est aussi liée à l'augmentation des taxes ) n'est presque pas visible car elle est contrebalancée par la chute de la consommation ( et du crédit ).

En conséquence, l'hyperinflation dont les politiciens et les médias se moquaient tant il y a quelques années ( du moins les rares qui abordaient le sujet ) était une perspective optimiste. Force est de constater que l'Occident se dirige vers une recessflation, c'est à dire une récession avec inflation et hausse des prix. L'inflation est à 3 % en Espagne ( http://www.la-croix.com/Actualite/Economie/Economie/L-inflation-reste-elevee-en-Espagne-a-3-en-2012-_NG_-2013-01-15-899271 ), à 2.8 % au Portugal ( http://www.romandie.com/news/n/Zone_euroPortugal_inflation_de_28_en_201235110120131300.asp ) ou à 2.4 % en Grèce ( http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie/grece-2-4-d-inflation-en-decembre-la-deceleration-continue_1070302.html ). N'est-ce pas étonnant dans le contexte ? De même , l'inflation allemande est de 2.1 % ( http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE90E02120130115 ). Celle du Royaume uni est de 2.7 % !

A côté de cela, je ne peux m'empêcher de penser que l'on me prend pour un imbécile quand on me dit que l'inflation en France est de 1.2 % ( http://lexpansion.lexpress.fr/economie/le-taux-du-livret-a-abaisse-a-1-75-en-fevrier_368602.html ). La France serait donc probablement le pays d'Europe le moins touché par l'inflation ( est-ce à dire que la France s'oriente vers une déflation ? ). Toutefois cette nouvelle permet de baisser allègrement le taux du livret A ( en dessous des taux d'inflation du reste de l'Europe ). Aussi je ne peux m'empêcher de penser que le livret A n'est décidément pas un placement rentable. Bien sûr, le taux du livret A a été baissé à 1.75 et non 1.5 % ( ce qui ne change pas grand chose au problème ) mais je rappelle que l'an dernier l'inflation en France était de 2.6 % alors que le livret A n'était rémunéré que 2.25 %. En outre 1.75 % c'est un taux de toutes façons bien plus bas que ceux auxquels la France peut emprunter sur les marchés financiers !

Enfin, il est important de rappeler que la politique de dévaluation monétaire, à l'origine de cette recessflation, a pour objectif de sauver les banques. Mais c'est le peuple, le contribuable qui en subit les conséquence. De plus, cela permet de prouver que les banques centrales mentent ou sont incompétentes lorsqu'elles disent que leurs politiques monétaires sont efficaces et infaillibles. Ces politiques reposent sur la croyance que les devises nationales ( en particulier le dollar ) sont plus précieuses que l'or, et que l'or est une relique barbare. Il est vrai que l'or n'est pas manipulable et dévaluable. il est vrai qu'avec l'étalon-or, les politiques laxistes gouvernementales se payaient par une déflation. Avec les devises indexées sur la dette des États, les politiques laxistes se paieront par une succession d'hyperinflations ( si jamais la croissance repart ) et de recessflations.

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Commentaires
Y
Article de Charles Sannat avec une passage intéressant :<br /> <br /> un de nos camarades contrariens me disait qu’il ne fallait pas confondre 3% de déficit sur le PIB (c’est-à-dire 3% de 2000 milliards d’euros = 60 milliards) avec 3% de déficit sur notre budget qui ne représente (notre budget) « que » 380 milliards d’euros. Vous l’aurez compris 60 milliards c’est-à dire 3% de déficit sur PIB font 20% de déficit sur le budget…. Ce n’est pas pareil.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-desendettez-vous-et-epargnez-et-vite-.aspx?article=4254138864G10020&redirect=false&contributor=Charles+Sannat
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