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La lettre de l'Economie
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  • Ce blog présente mes réflexions et avis personnels. Il n'est en aucun cas destiné à faire acheter ou vendre des produits financiers aux lecteurs. Mes prévisions, données à titre indicatif, n'engagent personne et ne sont pas des conseils financiers.
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19 octobre 2012

Avis aux optimistes

La presse nous assure que tout va mieux, les politiciens aussi. Ouf !

Précisons toutefois que ces deux camps se sont toujours trouvés à l'opposé de la réalité et de la vérité depuis des décennies... http://lettredamien.canalblog.com/archives/2012/02/01/23412108.html

Essayons donc d'être objectifs :

La Grèce a levé le 16 oct 1,625 milliard d'euros en bons du Trésor à trois mois à un taux d'intérêt à 4,24% en légère baisse par rapport à la précédente émission (4,31%). Elle attend le versement de la prochaine tranche du prêt promis par ses créanciers ( UE et FMI ) de 31,5 milliards d'euros. En effet, la Grèce est privée depuis l'hiver 2010 d'accès aux marchés pour se refinancer à long terme, et doit procéder deux fois par mois à des émissions à court terme, sur 3 et 6 mois, pour compléter les prêts de l'UE et du FMI.

Dans le même temps, le chomâge atteint 25 % et le gouvernement doit procéder à de nouvelles coupes budgétaires d'au moins 11,5 milliards d'euros ( je vous laisse imaginer ce que va faire le chômage ). Personnellement je me demande bien où les Grecs vont trouver l'argent pour rembourser les 31.5 milliards que l'on va leur prêter... Le prêt n'est pas encore fait, que déjà il est douteux !

Ensuite quand on fait un emprunt à 4,2 %, c'est que l'on s'attend à une rentabilité supérieure à 4,2 %. En effet si je veux investir un montant m en empruntant, il faut que mon investissement me rapporte plus que les intérêts, sinon je suis immédiatement en défaut de paiement. A moins d'avoir du cash dans les mains... Par exemple, si j'emprunte 1.000.000 € à 4 %, et que je dois rembourser disons 40.000 € par an tandis que mon investissement ne rapporte que 30.000 € par an, alors il me reste 10.000 € à payer ce que je ne peux faire que si j'ai de l'argent de côté... Est-ce là la volonté du FMI et de l'UE : aspirer les liquidités restantes de la Grèce s'il en reste ? A mon avis il n'en reste plus guère, et en tous cas il n'en restera bientôt plus. Alors la Grèce sera en défaut de paiement. Elle n'aura plus de liquidités et devra rembourser une dette gigantesque à un taux supérieur à son rythme de croissance...

A moins que... la Grèce ne sorte de l'euro. Elle pourrait alors dévaluer sa monnaie à un rythme supérieur ou égal à 4.2 %. Cependant si la Grèce veut restaurer son économie, sa compétitivité et avoir un peu de croissance, sans se soucier de l'UE qui l'a bien saignée, elle pourra dévaluer sa monnaie à un rythme bien supérieur ( 10 % peut-être ou davantage ? ). La dévaluation se fera de telle sorte que le remboursement des dettes soit facilité. Ainsi, pour rembourser 1.000.000 €, je crée un drachme (grd) qui vaut 1€. Je dois donc 1.000.000 grd et rembourser 40.000 grd par an. Pour les rembourser, sachant qu'en réalité ma croissance est nulle, je fabrique 40.000 grd par an. Mais ma dette ne bouge pas ( 1.000.000 grd ), je fabrique donc 30.000 grd de plus pour rembourser 3 % de ma dette par an. Mais ma croissance est nulle, je fabrique donc 30.000 grd de plus par an pour avoir une croissance de 3 %. Ainsi j'ai dévalué mon drachme de 10 %, ce qui se traduira par une hausse des prix similaire.

La même chose se produira en Espagne : http://lettredamien.canalblog.com/archives/2012/05/03/24170033.html. L'ensemble de l'Europe aurait intérêt à faire de même sauf peut-être l'Allemagne.

Les pays qui dévaluent sont donc confrontés à une contrepartie : l'inflation. En outre ils s'exposent au courrou des pays prêteurs qui sont remboursés en monnaie de singe. Effectivement selon l'exemple précédent, si je rembourse 40.000 + 30.000 grd par an ( que j'ai fabriqué ) en disant que ça vaut 70.000 €, le prêteur comprendra que je dévalue ma monnaie et qu'en fait mes 70.000 grd ont moins de valeur et ils en auront encore moins les années suivantes. En fait tout le monde évitera de conserver des drachmes puisqu'ils seront régulièrement dévalués. Et comme personne n'en voudra, sa valeur pratique - déterminée par l'offre abondante et la demande faible - chutera. Les pays prêteurs exigeront davantage de drachmes, et je serai obligé d'en fabriquer davantage, aggravant ainsi l'inflation. A un moment donné plus personne ne voudra de drachme et sa valeur pratique sera nulle. Il me restera de la dette à payer en euros que je ne pourrai rembourser qu'en fabriquant des tonnes de billets dont personne ne veut. A ce moment-là les pays prêteurs baisseront les bras et annuleront ma dette.

Par conséquent, les pays prêteurs comme l'Allemagne ne reverront pas leurs euros en totalité. Ils le savent déjà. Leur objectif en attendant est d'aspirer tout ce qu'il y a à aspirer, et de faire croire que tout va bien. Ils ont intérêt à ce que la Grèce reste dans la zone euro. Mais la Grèce a tout intérêt à sortir.

Vous savez maintenant où nous en sommes et ce qui va arriver pour la Grèce et pour tous les autres pays. La reprise n'est pas en vue !!!

Pour finir, une alternative serait de dévaluer l'euro lui même, étant donné que la plupart des pays européens sont surendettés. La Grèce pourrait donc rester dans la zone euro. Mais l'Allemagne bloque ainsi que les pays ayant prêté à l'Europe... L'idéal serait donc que toutes les monnaies du monde soient dévaluées ( ce qui est actuellement le cas mais de manière non concertée ). Pour accélérer ce processus, je pense qu'il faudra attendre que la situation économique catastrophique aux USA soit reconnue. Cela devrait se produire après les élections américaines en fin d'année.

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Commentaires
Y
Tout se passe comme prévu :<br /> <br /> <br /> <br /> La croissance allemande va nettement ralentir au dernier trimestre 2012, selon le ministère des Finances dans son rapport mensuel d'octobre, s'appuyant sur les derniers indicateurs économiques du pays.<br /> <br /> <br /> <br /> "Au dernier trimestre 2012, l'Allemagne devrait pourtant connaître un net ralentissement économique", selon Philipp Roesler.
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